12 novembre 2007
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http://www.collectionlambert.com/
Exposition du 28 Octobre 2007 au 13 Janvier 2008
Je sors assez déçu de cette expo, et ce n'est pas la première fois, en sortant de cette collection.
Encore une fois, il y a de très belles pièces, et celles-ci valent le déplacement, ce n'est pas le problème.
C'est l'exposition qui ne tient pas. Sujet "J'embrasse pas", suite au vandalisme de cet été d'un baiser au rouge à lèvre sur une toile de Ci Twombly.
Prétexte à sortir des oeuvres...
Des oeuvres marquantes, cependant :
-"Nuancier" de François-Xavier Courrèges avec des écrans posés sur des sellette en rond dans lequel on entre pour voir une trentaine de personnes dire je t'aime de temps en temps tout en fixant
l'objectif, comme par amour.
-La pièce de Bertrand Lavier, avec ce canapé rouge en forme de lèvres sur un congélateur.
-Et surtout, la grande salle, lumineuse, blanche, avec les 36
photos floues de clown de Roni Horn "Cabinet of", portraits serrés sur un visage en mouvement. J'avais déjà vu ces photos, mais là, dans cette salle, bien espacées, c'était impressionnant.
6 novembre 2007
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Exposition Chloe Piene et Jeppe Hein
du 26 octobre 2007 au 20 janvier 2008
Chloe Piene expose des dessins sur velin (fin et transparent comme du calque) grande format (1 mètre sur 0,60 environ), et quelques petits formats. Un tracé vibrant ou tremblant fait apparaître un
personnage ou plutôt un squelette plus ou moins
habillé de chair tenant ou enlaçant un autre personnage adulte, un enfant, un animal. La vision n'est pas très claire, le dessin reste très visible (le trait du dessin domine la représentation),
tracé hésitant, toujours centré dans la feuille, s'évanouissant à la périphérie.
Big Hand
Quelques autres titres :
-Untitled (Big Head)
[Sans titre (Grande Tête)]
-Death Carrying Her Brood
[La Mort Portant Sa Couvée]
-Demure
[Réservé]
-Headless 03
[Sans tête 03]
-Cheek
[Joue]
-Folded Hands
[Mains Pliées]
Jeu sur le corps, sur l'anatomie, dessin d'apprentissage, jeu sur l'imaginaire, invention de mythologiques, plaisir du tracé à la fois laborieux et assuré,...
Tect 03
Dans la pièce du milieu, immense, un mur a été placé de travers pour servir d'écran à une video. A un autre bout, une video de surveillance est placée à quatre mètres de hauteur. Ailleurs, un autre
écran sort du mur, au niveau de sol, format télé classique. Une video passe sur un écran, une autre succède sur le second écran, puis une troisième se met en route, on est dans le noir presque
complet. Durée très courte, le tout fait cinq minutes.
Videos me paraissant grossièrement théâtrales, une femme en gros plan grogne de façon animale, un éclairage se balade dans un espace de forêt, un nain avec un balaie arrive, tombe et repart, une
vue de dessous montre l'artiste nue, un liquide blanc recouvre très vite l'image. Le tout est accompagné d'un son correspondant aux images, mais des sons devenus roques, sauvages, bestials. Ces
sons s'entendent dans toute l'expo et participent à la mise en place des dessins.
Il reste de tout cela un goût, pas vraiment morbide, plutôt de contes physiques.
21 octobre 2007
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Entretien entre Denis Roche et Gilles Mora
aux éditions du Seuil, dans la collection "Fictions & Cie"
Donne l'impression d'avoir été fait à un moment où Denis Roche a perdu la foi en la photographie. Il répond comme par réflexe, semble ressasser de vieilles inventions dont il ne comprendrait plus
le sens ou la magie.
D'autant plus décevant que je suis habitué avec D.R à des inventions, des idées pertinentes, une liberté envers la photo (peut-être en partie du fait de son statut d'écrivain). Impression qu'il
regarde cela avec nostalgie, un peu comme il regarderait l'oeuvre passée d'un autre photographe. J'ai du mal à croire qu'il puisse inventer encore, faire des photos avec une idée derrière la
tête. D'ailleurs, la photo de l'épilogue de ce livre le montre les cheveux blancs, dans un paysage, dans un jeu de reflets, comme une répétition morne d'une de ses vieilles idées.
Seule une photo racontée dont je ne connaissais pas l'histoire (comme D.R raconte si bien l'histoires d'une photo et de sa prise de vue) m'a touché, celle qui pourrait être la dernière photo,
celle qui pourrait faire arrêter la photo (elle date de 1989). D.R parle aussi de l'écriture comme quelque chose de continu, d'interminable, il dit qu'avec la photo c'est pareil ?!
Pour ceux qui ne connaissent pas Denis Roche, ce livre permet de découvrir son oeuvre, de situer son parcours à l'époque dans le vide théorique de la photographie, de comprendre ce en quoi il
était décalé et subversif ou tout au moins iconoclaste . J'y ai trouvé dans les années 80 un moteur pour m'engager entièrement dans la photographie, de vrais questionnements.
Je découvre dans ce livre une attention aux tirages d'expos qui me surprend. Je n'imaginais pas Denis Roche avec un besoin de qualité extrême, comme n'importe quel photographe. Il semble attaché
à une qualité esthétique de ses photos, ce qui m'étonne aussi.
20 octobre 2007
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d'après "Mes amis"
Mise en scène de Pierre Pradinas
Au théâtre des Treize
Vents, à Montpellier
dans le cadre d'Oktobre des écritures contemporaines-partie1 Romans
Sur la scène deux
tables de bar, deux chaises, deux panneaux en forme de vitrine derrière lesquels seront projetés quelques images pour accompagner le texte. Marc Perrone à l'accordéon sur scène, en chaise
roulante, va également accompagner le texte, plus ou moins bruyamment, jouant de son regard. Thierry Gimenez a la tête du personnage, qui se dévoile tout en racontant l'histoire de sa rencontre
avec un éventuel ami, dans lequel il croit.
On s'enfonce dans sa solitude, on découvre avec horreur
qu'il sera incapable de rien de social. Il désire tellement avoir un ami, mais il est tellement hors du réel, mais il est tellement intolérant.
19 octobre 2007
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"Montpellier Danse 07"
le 19 octobre 2007 à l'Opéra Comédie de Montpellier
Quelques beaux ensembles à trois avec des mouvements non innovants mais
exécutés dans une douceur ou lenteur de rêve.
De très beaux arrêts de personnages en pause, tout au long du spectacle.
Quelques accessoires anecdotiques comme des planches, deux ou trois souffleries, une sorte de matelas enroulé, une plaque de métal courbée servant de balançoire, un fond de scène blanc opaque
derrière lequel les danseurs bougent, ils le touchent aussi, donnent lieu à des mouvements quelquefois jolis comme avec le matelas, quelquefois sans invention comme avec la plaque courbée.
Le texte (extrait d'une adaptation de Moby Dick), rare, traduit en surtitrage, est intéressant placé au-dessus de la scène. Le mouvement général donne une bonne impression d'instabilité, de
non-terrestre, la musique amène bien l'ensemble sans être envahissante, parfois éteinte, remplacée par les souffleries et jeux des danseurs.
Plaisant, mais je n'y ai pas trouvé ("Ce qu'ils cherchent à atteindre obstinément c'est la baleine blanche... qui est bien sûr une métaphore, c'est une passion, c'est l'autre, c'est un impossible,
c'est une vérité, c'est toutes les forces du mal, c'est une oeuvre d'art, c'est une utopie... bref c'est ce que chacun veut y mettre." extrait de la plaquette) la baleine.
24 septembre 2007
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du 21 septembre au 14 octobre
http://www.printempsdeseptembre.com/
Deux projets, cette année, répondent à la question de l'ordonnancement d'expositions collectives. Essais de mises en place différentes en évitant la thématique et les
faux prétextes.
L'un appelé "Hamsterwheel" est une installation en
coopération de plus de vingt artistes dans un même espace des Jacobins. Déjà effectuée à Vienne, sera ensuite à Barcelonne.
Ce qui donne un espace cahotique, dans lequel il est difficile ne serait-ce que de délimiter chaque oeuvre, sympathique, en marchant à travers on pioche, les recherches sont aussi disparates
qu'ailleurs, aucune oeuvre ne peut être isolée, volonté de solidarité, de proximité, de relation par le hasard qui fait bien les choses.
Ressemble un peu à ce qui m'avait intrigé l'année dernière au Printemps de Septembre 2006, de ces mises en scène ou occupation d'un espace, dûs à des artistes seuls à l'époque (Gert Verhoeven,
Sarah Lucas, Cathy Wilkes).
Ressemble un peu aux espaces "mode" volontairement bordélique genre palais de Tokyo, à Paris.
L'autre projet appelé "Wheeeeel, une jeune scène française" expose dans les six autres lieux de Toulouse, avec comme une première fois la possibilité de faire librement avec un espace, sans
thématique et donc sans sens préétabli.
On y retrouve donc des utilisations plus ou moins concernées de l'espace alloué, et bien sûr aucun ensemble, une suite d'oeuvres qui seraient là pour donner une idée de ce qui se fait aujourd'hui,
de façon le plus large possible, avec un soutien exclusif à la jeune création française. C'est peut-être suffisant comme ambition!
Lukas Hoffmann expose des photos bêtement au mur dans un cadre fin
en bois. Sont vus des paysages-espaces très à la mode c'est-à-dire déjà presque démodés de lieux entre, entre nature et construction, entre vivant et abandonné. Peut-être qu'à force d'être dans
l'art contemporain, la photo plasticienne oublie de regarder ce qui se passe dans la photo-photo qui a quand-même fait quelques pas. Mais ces images sont accrocheuses, avec un charme nostalgique,
une beauté quelque-peu ringarde.
Katarina Ziemke intrigue avec sa peinture dont les personnages
ressemblent à des objets de porcelaine, les yeux fermés ou vitreux. Rapport à la peinture, vivant, inanimé, mort. Rapport à l'objet ringard, icônisation par la statufication de scènes. Impression,
malaise, dégoût, rejet mais titillement.
Armand Jalut peint également. Jouant aussi sur l'étrange, mais
plus dans le pictural. Il semble chercher un accord avec la magie de la peinture et ses potentiels de représentations, ou plutôt avec les quelques hasards laissés par cette peinture. On peut se
trouver proche de chaque sujet puisque traité avec réalisme, mais aussi en être plus éloigné par un rapport fantasmé à ce faux réel. Le réel serait là malaxé pour en faire quelque chose de
digérable ou presque.
Nicolas Tourre entreprend la peinture avec des souvenirs de
"support-surface", mais en traitant l'icône avec nonchalance. Par exemple, une belle peinture violette, une autre rouge (voir illustration), une troisième en contre-plaqué rapé. Une autre pièce en
carrelages de marbre, au sol, avec différents éléments comme des planches colorées, une boule rouge, quelques carrelages légèrement soulevés d'un côté, est là en tant que peinture, installation,
sculpture, tapis, ou même décoration ?!
Emmanuelle Castellan a peint directement sur les murs. A partir de
photos, elle peut réussir ou rater ses peintures mais peu importe, tout est dans le faire, l'acte, et la référence du contenu de la photo.
Les frères Chapuisat ont "rempli" leur espace. Des trois
ouvertures n'apparaît plus qu'une vague forme bricolée, complètement fermée en bois. Il m'a fallu voir une personne allongée par terre et lui demander pour comprendre que l'intérieur pouvait se
voir par une ouverture au niveau du sol. Là, on comprend la construction grâce à une lampe s'allumant et s'éteignant doucement et laissant apparaître une structure complexe.Spectaculaire, mais
est-ce vraiment marquant ?!
Enfin, Stéphane Thidet et sa maison qui pleut. Cette oeuvre,
spectaculaire et poétique est une maison en bois, qui au lieu de protéger de la pluie, est un espace dans lequel il pleut à verse. A l'extérieur, dans la salle d'expo, tout est sec. C'est le même
bruit qu'une vraie pluie.
Au final, ce ne sont pas les installations, même spectaculaires, qui me resteront en mémoire, mais plutôt les peintures étranges de Katarina Ziemke et d'Armand Jalut. Et sans doute cette
salle des Jacobins et ce projet "Hamsterwheel".
1 septembre 2007
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http://crac.lr.free.fr/
de Bernard Marcadé
du 7 juillet au 16 septembre 2007
Exposition de B. Marcadé dédié à la Région du Languedoc-Roussillon.
Différentes approches de cette Région :
- historique
- social
- littéraire
- cinématographique
- comme lieu de passage ou de vie d'artistes
- d'un certain microcosme intellectuel
- côté manades
- côté sport
Il en ressort une impression de pauvreté, de ringardise autant au niveau intellectuel qu'esthétique.
Ca ressemble à une expo scolaire ou d'un vieux musée mis en place à la va-j'te pousse. Ca sent la poussière !
L'originalité vient de la construction par chapitres avec brassage à l'intérieur de chacun, de la mise à plat de cette Région de façon hasardeuse, avec des choix subjectifs (comme pour les films
tournés dans la Région, en en oubliant énormément !) et une esthétique nulle (dans le sens d'inexistante, non réfléchie) et revendiquée telle.
Par exemple, un mur (et une salle entière) est réservé aux maillots sportifs de la Région, bien épinglés, mis côte à côte, et espacés en diagonal. Un mur supporte les cocardes des Manades répartis
comme sur une carte invisible de la Région.
Seul un mur peut rendre le sourire, c'est celui qui reproduit les mots de la Région comme :
"cagade cagadou dabaler engoulir escaoumer galampian goulamas"
Semblant d'hommage à la Région et à ceux qui "l'ont faite", mais qui laisse une impression de Province paumée, touchée par hasard par quelques noms qui n'ont pas pu ou pas voulu lui donner vie.
Pour illustrer, on pourrait montrer les deux photos de Jacques Henric et Catherine Millet posant là avec gentillesse, là par hasard, en touristes...
Aujourd'hui, cette expo peut paraître maligne dans ce monde informatique et multimédia, avec cette esthétique poussiéreuse et primaire. Malheureusement, je n'en ressors rien. Même l'installation
des mots typiques de la Région ne donne rien, seuls les mots en soi rigolent.
Drôle d'idée pour les vacances, image pour touristes, l'art contemporain peut être abordable, soyons didactiques, jeu d'image et de lieu de vacances, de vies. Bon, l'écriture la plus simple est
l'écriture la meilleure, je suis d'accord.
1 septembre 2007
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luxe, calme et v...
du 28 juin au 7 octobre 2007
à La Panacée
Entrée libre
Marylène Negro
Curieux comme ces portraits serrés de mannequins pris comme des êtres humains peuvent toucher. Pourquoi ont-ils ces regards tristes ?
Ils ont l'air de contenir une intériorité, des pensées, et même une envie de dire.
Attention, ce ne sont que des mannequins de vitrine !
Mais pourquoi si tristes, y aurait-il un rapport entre la compassion et le besoin d'acheter ?
Mounia kansoussi
Diaporama en fondus enchaînés de quelques minutes. En avançant sur une petite route en bordure de champs, le soleil finit par se coucher. Le diaporama se poursuit, s'arrête et tourne sur lui-même
dans le noir presque complet. Le tout sur une musique glissante et lancinante de Couperin. Nous avançons dans l'image, sur la route à chaque fondu, de quelques pas. La même route et le jour qui
tombe, et la musique de Couperin. Deux éléments juxtaposés simplement pour entrer dans le paysage.
Corinna Schnitt
Video "Das nächste mal" (la prochaine fois)
Deux enfants dans l'herbe se parlent comme des adultes, et même comme des adultes dans une pièce de théâtre du XVIIIème siècle. Lentement la caméra se recule et l'on découvre petit à petit un
espace urbain, et que finalement la scène se passe au milieu d'un grand rond-point. Jeu de perturbation par le dialogue et l'espace.
Une autre video filme plusieurs hommes et femmes dans leur espace personnel qui nous parlent de leur vie réussie, de leurs possessions matériels, de leur profession, de leur famille. La réussite de
ma vie est totale, je suis comblé... un rêve ou de l'arrogance, ou l'ennui total ?
Philippe Terrier-Hermann
Video de courtes scènes dans le décor de la Villa Medicis, des personnages "beaux" comme des acteurs de roman-photo, parlent d'amour en italien alors que le sous-titrage, en anglais, parle finance
et valeurs marchandes. Evidemment, on reste très froid face à ces images froide même si les dialogues ont un semblant d'humanité.
On change de décor et de personnages pour une nouvelle scène mais on replonge à chaque fois dans le même monde superficiel. Les sous-titres sont plus en accord avec les images, eux collent à
l'image, cette image de luxe, de haute bourgeoisie où l'amour ne serait pas une fin mais un matériau ou même une chimère, un vieux concept rappelant une époque disparue.
Cette video est montrée dans un espace-décor, un petit salon avec lampe, table basse, fauteuil, tapis et écran plat, ce qui rajoute une perspective. Un livre existe de cette video, avec quelques
photos de chaque scène, les textes en italien et les sous-titres en anglais.
Courtesy La Blanchisserie Galerie, Boulogne Billancourt
La Panacée à Montpellier :
Lieu à suivre, projet entre friche et centre d'art, enfin à Montpellier ?!
19 août 2007
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Uncertain States of America
l'art américain du 3ème millénaire
Au musée de sérignan
du 23 juin au 23 septembre 2007
Exposition qui a déjà tourné dans cinq ou six lieux dans le monde.
40 Artistes nés entre 1979 et 1983.
Avec de jeunes artistes et une expo démontable-remontable, pas évident d'apporter un air nouveau au niveau visuel. A part une installation complète sans surprise à base de requins, de neige, boule
en verre, néons faisant un ensemble kitch, bof,
- un projecteur video dirigé vers le sol donnant une image presque invisible dans la clarté de la pièce, des formes indéfinies se déplaçent lentement, bof,
- un porte-manteau (d'Annah Greely) minutieusement travaillé en os et
monté à la résine Epoxy (transparente) sur lequel repose une perruque et un bob en papier, drôle d'objet commun placé dans un passage, à côté duquel l'on peut passer sans le voir, troublant si l'on
s'y arrête,
- un morceau d'aluminium (Adam Putman) posé en biais sur un morceau de bois,
le long d'une plinthe dans un couloir et éclairé par un spot donne une figure en triangle au mur, ou même un escalier. Discret et presque insignifiant.
Les autres pièces qui m'ont encore marqué sont des videos dont celle du même artiste, Adam Putman, d'une prise fixe d'un couloir noir avec une raie de lumière au sol venant sans doute du dessous
d'une porte hors champ, cette raie vibrante étant la seul animation de cette video qui dure quand-même au moins quinze minutes.
La video de Mika Rottenberg, montre des travailleuses dans
différents ateliers en train de manipuler de la pâte à pain. L'image est assez sombre, pas très lisible, les femmes font un travail patient, la pâte est mise par blocs sous vide. Et puis la pâte
devient plus encombrante, les femmes en font un boudin continu. L'atmosphère est curieuse, tout est faux, les ateliers reliés entre eux, la pâte tombe par des ouvertures, il y a un rythme comme de
travail à la chaîne.
La video de Aïda Ruilova, scène de spiritisme, les mains des personnages
au-dessus d'une table, les visages surexposés, brûlés.
La video d'Aaron Young, agression par le son, l'image bascule. En fait, la
caméra est poussée du pied dans des escaliers et plus loin. A chaque coup, la caméra crie, hurle, et cherche la mise au point comme une respiration.
La video de Clara Liden, images de cette artiste performeuse qui investit le
métro en faisant n'importe quoi comme enlever son jean, faire des roulades, passer au-dessus des sièges, sauter en courant, sous les regards un peu apeurés des voyageurs. Le tout avec le son
d'un fou qui cri sur une batterie et quelques accords de trompette. Déjanté, ça a un côté charmant et frais, une partie de rigolade dans un lieu si sérieux et peu enclin à des enfantillages et à
une joie de vivre.
La video de Matthew Day Jackson, montre une femme (la mère de l'artiste,
d'origine indienne d'Amérique) qui chante des incantations à la nature, ou frappe sur un tam-tam en tournant sur elle-même.
Quelques videos sont installées dans l'espace comme on peut le voir sur les photos, mais treize passent dans la salle de projection. Gros inconvénient pour tout voir et surtout pour éventuellement
en revoir une en particulier !
16 août 2007
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ENLARGE YOUR PRACTICE
[S]extant et plus en collaboration avec la fondation d'entreprise Ricard
à La Friche La Belle de Mai à Marseille
du 7 juillet au 15 septembre 2007
Le lieu en soi est mystérieux. Au deuxième étage d'un bâtiment immense, se trouve une partie de l'expo, une grande salle à colonne et poutres métalliques. C'est
sombre mais l'on voit toutes les oeuvres en entrant.
Julien Prévieux
Au milieu, une télé classique sur un socle montre un personnage se jetant sur des gens, sur une table et la renverse, contre un mur, contre un poteau, etc... C'est
"Crash Test".
Brody Condon
Des jeux d'arcades sont reportés sur un grand écran. Mais au vu du titre de l'oeuvre "Suicide Solution", on comprend vite qu'il s'agit à chaque fois du suicide du
personnage, qui se jette dans le vide, ou dans des flammes qu'il a lui-même allumé, ou dans une explosion provoquée par jets de ses propres grenades. Vingt minutes de suicides sous les
yeux.
Pierre
Joseph
Une pauvre photo sur un mur, au fond d'une salle où trône deux installations assez volumineuses. Après toute
cette violence, voilà le surfeur fatigué, découragé, démoralisé ?!
La photo s'appelle "Purgatoire".
Après échanges de courriels avec [S]extant et plus, je comprends que le soir de l'inauguration le personnage sur la photo, la scène entière
est présente en réalité sur place comme une performance et la photo n'est mise que le lendemain. Cette photo fait partie d'une série et à chaque fois que l'une d'entre elle est exposée, le
même protocole est respecté.
Pauvre photo donc, modèle ou témoignage d'un acte immobile qui a lieu une fois à l'ouverture de
l'expo. Photo qui est là pour combler le vide durant la durée de l'expo.
© Courtesy Frac Poitou-Charente
Olivier Dollinger
Un grand écran et un engin fait de pièces de tuning pour sono énorme de voiture. Un son grave, puissant en sort avec retenue, comme timidement. Sur l'écran, des
portraits serrés de jeunes en attente dans une voiture, avec casque stéréo sur les oreilles. Il doit se passer quelque chose, ça n'a pas démarré, mais vue la puissance en jeu, il ne vaudra
mieux pas être là.
(Tourné lors d'une compétition de SPL [Sound Pressure Level] où il s'agit de faire monter les décibels le plus haut dans une voiture)
Jim Skuldt
Derrière un rideau noir, une pièce invisible avec quelques voyants rouges éparpillés, divers sons pour certains graves, difficile à définir, intriguants. En
s'habituant, on voit par terre des enceintes, des baffles, des postes, toutes choses faisant du son.
(Brouillé à l'écoute, le son, piste par piste, redonne une ambiance montante [6mn en boucle] de fin de concert rock dont cet artiste américain est fan et lui-même musicien.)