Les Boutographies
rencontres photographiques de Montpellier
du 02 au 17 mars 2013
Au Pavillon Populaire et à la Galerie Saint Ravy
note personnelle : 2/5
Sabrina Teggar
« Mnémesyne »
Questionnement sur l'Algérie d'hier et d'aujourd'hui de Sabrina Teggar (de Genève) née d'une mère suisse et d'un
père algérien, regard sur une culture à la fois étrangère et lieu de souvenirs d'enfance (de vacances). Elle montre de belles images, comme un travail documentaire objectif et nostalgique, une
interrogation sur ce qu'est l'Algérie dans la tension entre ses souvenirs et ce qu'est le pays aujourd'hui. Certaines photos sont fortes plastiquement, avec une belle utilisation de la couleur,
de la mise au point et du flou, un cadrage pointu. Mais la technique laisse la première place au questionnement et à la réalité simple.
Sarah Carp
« Roots »
Elle a fait une sorte de voyage-mémoriel au sujet de sa grand-mère suisse d'origine irlandaise. La série nommée
« Roots » est donc prise à Glendarragh, la vallée des chênes, au sud de Dublin.
J'ai retenu quelques photos de lieux perdus, regard nostalgique, voyant ou croyant voir des racines familiales dans
un cadrage de « rien ». Ces images tiennent dans la description d'un endroit, un monde en soi.
Christine Mathieu
« The quest for silence in turbulent times »
Utilisant des matériaux de tressage, fils, cordes, paille, aiguilles et différentes toiles, Christine Mathieu
confectionne des masques ou plutôt des têtes sans visage qui seraient comme la représentation d'un mur, d'une impossibilité, d'un renoncement. Ce que l'on cherche dans un visage n'est pas là.
Peut-être qu'il est remplacé par une sorte de paysage, une sorte de disposition dans l'espace, pris en photo de façon à ce que l'ensemble paraisse le plus artificiel possible, jusqu'à se demander
si ce n'est pas, en fait, du dessin. Ce travail rappelle certains surréalistes.
Delphine Burtin
« Disparition »
Bonne idée que de prendre les choses que l'on jette dans son quotidien pour en faire un centre d'intérêt, pour poser
le regard dessus. Ces déchets deviennent des natures mortes. Ce ne sont pas des déchets extraordinaires ou spectaculaires, ils sont on ne peut plus communs, chacun les connaît (feuilles de
poireaux, têtes de crevettes, rouleau de carton de papier toilette).
L'interrogation de ces images vient du contraste entre la qualité de la prise de vue et le sujet traité. On est face
à nos déchets, et il faut en faire une œuvre, loucher entre ce que l'on ne veut pas voir et ce que l'on doit regarder.
C'est un bon jeu, provoquant, qui met mal à l'aise. Doit-on se questionner sur nos déchets, doit-on se questionner
sur notre rapport à l'esthétique ?