J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne
de Jean-Luc Lagarce
par la compagnie Ubwigenge
NOTE PERSONNELLE: 2/5
Espace Roseau
à 14h00, du 08 au 31 juillet 2011
Ca débute très mal, cinq filles maquillées en blanc vêtues de noir et un garçon habillé de blanc. Les filles se
mettent à faire une danse mystique sur des paroles enregistrées et finissent allongées à baiser les pieds du garçon.
Je serais parti si je n'avais pas été au milieu d'un rang.
Mais, après cette introduction un peu longuette, les actrices se mettent à parler normalement, toujours avec leur
espèce de masque sur le visage. Là, on entre dans le texte de Lagarce, et rien à dire, ça roule. On ressent la personnalité de chacune, un peu poussées mais ça marche. La mère, la grand-mère et
les trois soeurs font entendre leur point de vue du retour si tardif du garçon. La vie est foutue, seule la petite peu encore rêver de partir. Enfin, tout va bien si c'est possible, après avoir
passé une vie à attendre.
Beau texte, lisible.
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Julie Telle Que
de Nadia Xerri-L.
avec Shams El Karoui
NOTE PERSONNELLE: 3/5
La Manufacture
à 15h50 jours pairs du 08 au 28 juillet 2011 (relâche le 18)
Une jeune femme n'a pas voulu suivre la famille partie au procès de son frère, accusé de meurtre. Elle nous dit
pourquoi, les relations familliales, les semblants de l'innocence de ce frère quand ils sont ensemble, comment elle est arrivée à le faire parler.
Le texte tient la route, il est dit avec beaucoup de convictions, avec souplesse, beaucoup d'intimité.
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La Fête
de Spiro Scimone
par le collectif De Quark
NOTE PERSONNELLE: 4/5
La Manufacture
à 17h20 du 08 au 28 juillet 2011
photo: Thierry Campanati
Ils commencent sourire au lèvre (je parle pour la femme parce que les mecs ne sourient pas vraiment, et même
jusqu'aux applaudissements, celui sur la photo ci-dessus reste stoïque), donc ils commencent debout, face à nous, avec chacun le livre du texte de Scimone qu'ils rapprochent de leurs yeux pour
dire le moindre mot.
La femme discute avec son mari, trois phrases sur le quotidien, le troisième personnage dit pause. La scène alors
s'arrête, une autre se poursuit tout de suite sur le fils, le respect ou non, la peur ou non, puis pause. Très détaché, le texte dit bien la situation de famille, le père qui craint et qui
méprise le fils, le père machiste avec la mère qui sait jouer avec et en sourire. Le fils arrive, ça chauffe, mais une fausse indifférence prend place.
Puis ils installent deux fonds tapissés, sur roulettes, un autre pied avec deux caméras, et deux télés face à nous.
Les deux acteurs sont filmés alors de près, ils vont organiser une fête, les trente ans de mariage, avec gâteau au chocolat sous vide et mousseux.
La Fête est une image poisseuse de la famille, joué avec légèreté et énergie, et une nonchalance
sympathique.
Ca donne envie de connaître mieux cet auteur et de suivre avec beaucoup d'attention ce que fait ce collectif De
Quark.