Toujours difficile de me décider d'aller ou non aux Rencontre d'Arles.
Peu de risque, beaucoup de classicisme et souvent un petit air de "tribu" !
Préambule afin de situer :
Pour moi, les incontournables dans le Sud sont "l'Eté photographique de Lectoure" et "Le printemps de septembre" à Toulouse (d'ailleurs Toulouse a abandonné avec raison la limitation à l'image
"photographique" qui n'a plus vraiment de raison d'être dans la création actuelle tout azimut). Là, il y a de la création.
En oubliant Perpignan, à éviter, le lieu du "Choc de la photo" et surtout de "l'horreur esthétisée", idéal pour se faire mal au ventre.
Je me suis décidé après avoir vu un reportage sur les collections d'Erik Kessels, collections de photos amateurs.
Je commence par un lieu "SFR", qui présente leurs 10 jeunes talents. Les photos sont toutes tirées sur feuilles plastiques dont on voudrait bien
savoir le nom. La gardienne ne le sait pas et me récite son indignation vis à vis de SFR qui aurait laissé le lieu sans explication, et surtout sans celle que tout le monde demande, d'après ce
que je comprends. En partant, je me demande si cette personne a essayé de trouver ce renseignement ?!
- Alberto
Garcia-Alix à l'église Saint-Anne :
Un peu Nan Goldin, en noir et blanc.
(jusqu'au 26 août)
- Q.E.II @
80 au magasin électrique :
80 ans de photos officielles d'Elisabeth II, étonnant et toujours de qualité !
(jusqu'au 16 septembre)
- Sur l'Inde,
Raghu Rai au Palais de l'Archevêché :
correspondant de l’agence Magnum, ses photos de grand format, cadrent des lieux où il se passe beaucoup de choses avec souvent beaucoup de personnes. Les images sont
souvent parfaites, la composition est classique mais intrigue et donne envie de s'attarder.
Il y a aussi comme un faux lien à une photo de témoignage, comme s'il utilisait les lieux, les gens pour faire quelque chose d'abstrait détaché de cette
réalité.
(jusqu'au 16 septembre)
Anay Mann à l'atelier des forges
:
Prends sa femme en photo dans leur habitation, avec son enfant, avec l'auteur la tête sur ses genoux, nue dans la salle de bain. Du quotidien pour montrer l'Inde
d'aujourd'hui...
(jusqu'au 16 septembre)
Siya Singh à l'atelier des forges :
diaporama d'autoportraits d'une jeune indienne, cheveux très courts, visage souvent dur. Elle pourrait être occidentale, parfois quelques tentatives de rechercher son
corps de femme (photos de son soutien-gorge prise sous son tee-shirt).
(jusqu'au 16 septembre)
- Sur la Chine,
A l'atelier de mécanique, seule une video m'a touché. Dans un angle d'une pièce, du scotch noir délimite deux rectangles se touchant à angle droit. Deux videos sont
projetées, sur le mur, en continu avec un son de la ville, l'une donne à voir un diaporama rapide de vues d'immeubles, l'autre un film en déplacement dans cette ville. Ces images plutôt vagues,
comme un défilement continu laissent rêveur. Pas un beau rêve, un rêve quelconque.
(jusqu'au 16 septembre)
- Sur la Chine et l'Inde :
Impression qu'il ne se passe pas grand chose dans la création actuelle dans ces deux pays.
On sait que c'est faux.
La faute aux commissaires de n'avoir pas su trouver les céateurs ?!
- Fondation HSBC à l'église des Trinitaires :
Rétrospective des lauréats depuis sa céation en 1995. Trois belles photos à l'image de cette fondation (c'est-à-dire sans trop de risque, on reste dans la photo-photo), et difficile de se faire
une idée avec une seule photo. Heureusement, il y a les monographies de l'éditeur "Acte Sud" pour découvrir un peu mieux :
-Catherine Gfeller avec ses montages particuliers entre potogrammes et tableau-composition, des répétitions décalées, du rythme. Presque une traduction de ce que
serait une musique. A voir si ça tient après digestion.
-Malala Andrialavidrazana (pour son nom :)) pour sa recherche sur les lieux et les objets "sacrés" avec une prise de vue modeste.
-Seton Smith pour un diptyque de deux similaires de branches d'arbre recouvertes de neige.
(jusqu'au 26 août)
- Découvertes :
Anna Katharina Scheidegger à
l'atelier de maintenance :
Photos frontales de blocs rocheux donnant une impression de puissance, de solitude.
Heidi Specker au même endroit
:
Branches ou troncs avec pour fond un mur bloquant toute profondeur. Photo de nature et d'humain, déshumain, prétexte au graphisme.
Dualisme riche, résultat sans fioriture, envie de s'arrêter.
- Jeff Wall et Mark
Lewis à la galerie Arena :
Très beau rapprochement d'une photo de vue panoramique d'une ville sous boîte lumineuse de Jeff Wall avec un
film lancinant de Mark Lewis.
(expo fermée dès le 31 juillet !!!)
- La collection
vernaculaire d'Erik Kessels à l'église des Frères Prêcheurs :
La folie de ce collectionneur qui récupère des séries obsessionnelles de
photos amateurs.
Par exemple :
-La série de photos d'un lapin
photographié régulièrement avec un objet chaque fois différent sur la tête.
-Série d'une mercedes dans tous les
paysages.
-Série photos d'animaux aux yeux blancs ou rouges pris au piège d'un appareil à déclenchement automatique mis en place par un
chasseur pour repérer leurs heures de déplacement.
-D'autres images en vrac, ratées dans lesquelles on peut retrouver de la poésie, de
la magie, une certaine esthétique décalée involontaire.
(jusqu'au 26 août )
Voilà pour moi. Il y a bien sûr quelques expos d'intérêt documentaire historique... et d'autres choses non citées comme ces photos de Tuomo Manninen en
groupe de travailleurs au travail, à la bourse du travail.
Voilà pour ces rencontres aux 50 expos du "premier festival mondial de la
photographie".
En marge, au musée Réattu, voir l'expo de
Dieter Appelt, avec par exemple des photos d'objets entre sacré, magie, surréalisme, machine infernale du XIXè, je m'y perds mais c'est impressionnant.
(jusqu'au 28 octobre)
Crédit photos Rencontres d'Arles sauf pour
- Anna Katharina Scheidegger
- Heidi Specker
- Dieter Appelt
qui sont du Blog-Octav.